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JC Meilheureux
reçoit
la médaille d'argent
Arts-Sciences-Lettres |
Jean-Claude Meilheureux n'est
pas de ces peintres qui vous abreuvent de leurs
triomphes et dont la seule biographie vous en
impose au point de vous donner le vertige. C'est
un parfait autodidacte et un homme plutôt
solitaire mais avec lequel il fait bon s'attarder
un moment. N'allez pas pour autant penser qu'il
improvise. Pendant de très nombreuses années,
Meilheureux s'est exercé à reproduire
les œuvres des maîtres. La Tour, Millet,
Courbet et l'insaisissable Turner, ce précurseur
unique, comptent parmi ses figures de référence.
Ayant énormément dessiné,
notamment dans le domaine du portrait, notre peintre
a appris, pas à pas, à saisir l'âme
d'un paysage. Ainsi est-il aux anges dès
qu'il se trouve au beau milieu d'un champ ensoleillé
ou d'un sous-bois. Il raffole par dessus tout
des petits coins champêtres, comme il se
plaît à les nommer, s'efforçant
de saisir, de capter l'enveloppe des choses et
le frémissement de l'éphémère.
Pourquoi peint-on, si ce n'est pour revivre en
soi ces impressions si fugitives qui marquent
de leur empreinte les instants intimes d'une vie.
Portrait d'un homme qui a résolument choisi
de s'installer à la campagne. On ne saurait
l'en blâmer.
On ne réalise les choses qu 'à
travers l'appétit qu 'on en a, disait,
en substance, Claude Monet.Jean-Claude Meilheureux
se reconnaît intégralement dans cette
formule qu'il introduit subtilement dans la conversation.
Ce désir invincible qui met les peintres
en mouvement, jour après jour, il le vit
avec volupté mais sans l'effusion littéraire
qu'y ajoutent certains de ses confrères.
Ayant longtemps vécu en région parisienne,
notre homme savoure sans retenue la joie de vivre
à la campagne, aux confins du département
de l'Eure, dans un village situé à
l'écart des grands axes routiers. Il s'y
sent de plain pied avec le monde qu'il aime :
perspectives végétales verdoyantes,
ondoiement des blés murs et des grandes
herbes folles, sentiers allant se perdre dans
la fraîcheur musquée d'un bois, jardin
couvert de fleurs radieuses et odorantes, animaux
en pleine liberté... Ayant parcouru de
nombreuses régions de France et d'Espagne,
Jean-Claude Meilheureux, qui n'est pas un homme
pressé, ne manque jamais de s'arrêter
là où il faut. Inconstante, la lumière
est cependant son guide le plus fidèle.
La forêt de Montmorency, les vallonnements
de La Rioja, les petits chemins creux propres
à la terre normande lui ont mainte fois
procuré l'occasion de s'épancher
sur la toile blanche.
Homme authentique et sans détour, Jean-Claude
Meilheureux estime que notre temps terrestre ne
prend de sens que s'il nous autorise à
dégager en nous quelque chose d'essentiel.
Il y a toute une philosophie dans cette démarche.
Des lueurs pâles de l'aube au soleil rougissant
du soir, le peintre, on le sent bien, se comporte
en amoureux de la vie, mais il en parle avec pudeur
et modestie, surtout quand il s'agit de définir
sa « manière personnelle ».
Sa peinture lisse a l'air de caresser le paysage,
n'en retenant que la quintessence et les mouvements
les plus onctueux.
Ayant réussi à trouver un style
qui lui soit propre, Meilheureux ne cherche pas
à épater la galerie. C'est cependant
un peintre honnête et scrupuleux qui, judicieusement
suivi et soutenu, ne manquerait sans doute pas
de se hisser vers une juste reconnaissance. Nous
sommes, pour notre part, heureux d'avoir pu le
rencontrer.
Luis
PORQUET, 10 Août 2005
2014
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2009
›› Diplômé de l'Académie des arts de Lisieux
2005
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2004
›› Invité à l'Exposition
Internationale de New York
2002
›› Invité par la galerie d'art
moderne "Alba" Ferrano, Italie
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